Nous pourrions perdre nos expatriés si nous oublions de vérifier ce petit détail.

Camille Marvin • août 10, 2018
Expatriés

Quand j’étais petit, les expatriés, c’était quelque chose. Mes parents me disaient : « ils représentent notre pays à l’étranger », « ils sont une petite partie de nous ailleurs dans le monde ». De fait, être expatrié, c’était la gloire, la classe, et bien souvent un quotidien très très confortable.

On vous envoyait dans un pays que vous ne connaissiez ni d’Ève ni d’Adam ? Pas de panique, votre entreprise allait être au petit soin avec vous pour vous faire oublier le goût de l’agneau à la menthe ou la nuit à 15h l’hiver.

Mais les temps changent. À tel point qu’à bien des égards, les expatriés pourraient devenir la dernière roue du carrosse, si on oublie de les accompagner. Et les accompagner, c’est d’abord vérifier qu’ils auront les clefs pour s’intégrer et survivre en milieu hostile !


Des expatriés plus isolés

L’ancien modèle, c’est le père de famille qui embarque avec lui femme et enfants, accompagné par l’entreprise, et qu’on installe à grand renfort de prime déménagement, de soirée mondaine et de bel appartement.

Parfois en village d’expatrié, parfois non, toujours dans un cocon protégé de près par d’autres expatriés.

La mondialisation est passée par là. On voyage plus vite, on communique en direct avec L.A. via Skype. Du coup, le profil des expatriés a changé. On part sur des périodes plus courtes, avec des contrats locaux, sur des moments de rush, de crise, de clôture ou d’ouverture de mission, typiquement.

Résultat, les expatriés sont davantage livrés à eux-mêmes. Moins bien encadrés.

La langue fait toute la différence

Qui dit isolement dit autonomie. Le nouvel expat’ doit s’autogérer davantage, quoi qu’il fasse. Pour découvrir les lieux, pour gérer l’administratif sur place, pour se fabriquer des moments de vie sociale…

Or quand le sas linguistique offert par les autres expatriés qui formait auparavant une communauté qui vous accompagnait disparaît, on entre dans un rapport bien plus frontal à la langue du pays.

Autant dire que la langue, il faut désormais la pratiquer !

Répéter trois fois au restaurant qu’on veut de l’eau parce qu’on prononce water ouoteur , c’est ennuyeux, mais on survit. Ne pas réussir à avoir internet correctement chez soi parce que le SAV britannique est en Inde et que notre compréhension de l’anglais UK est déjà tout juste limite, c’est plus ennuyeux.

Plus qu’un niveau, des capacités

Tous les anciens expatriés le disent : ce n’est pas un score au TOIEC qui compte, c’est la capacité à s’adapter à la langue et à la culture. Soit comprendre, se faire comprendre et intégrer à la communication la dimension culturelle qui s’impose.

Prenons l’exemple de l’Angleterre. Nos voisins d’outre-Manche n’aiment pas se faire la bise. C’est ainsi. En France, elle est peu répandue dans le milieu professionnel, mais prend de l’essor en start-up. Avis à celui que sa start-up de la French Tech a envoyé à Londres : retenez-vous si vous voulez rester, pas d’embrassades à tout va ! Et ça, ce n’est pas un test à choix multiple qui vous dira si vous avez cette sensibilité aux différentes interculturelles en question !

L’anglais ne suffit pas toujours

Quand on pense expatriation, on se focalise souvent sur une seule langue. Si vous vous apprêtez à envoyer un membre de votre entreprise au front, il peut valoir le coup de se poser la question des autres langues. Envoyer quelqu’un qui en maîtrise d’autre pourrait-il être une plus value pour nous et lui faciliter la vie sur place ?

En Belgique par exemple, un Français qui aura des notions de flamand en plus de l’anglais pourra être un précieux atout si vous ne l’envoyez pas à Bruxelles. Et si c’est à Bruxelles que vous l’envoyez, faire du lobbying au parlement, peut-être aura-t-il plus de succès s’il a su adapter son discours à la langue de son interlocuteur ?

On pourrait passer du temps à lister les contextes et les situations cocasses dans lesquelles un expatrié qui maîtrise peu la langue peut se retrouver dans l’inconfort, et nuire à l’efficacité ou à l’image d’une entreprise. Mais il ne faut pas oublier un autre élément très important : pouvoir communiquer fluidement, s’il n’évolue pas dans des cercles d’expatriés de même nationalité, ce sera aussi un atout de taille pour sa vie personnelle, et donc, son désir de mener à terme sa mission sur place.

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